Introduction � la cryptographie

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System Administration

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Pierre Loidreau

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original in fr Pierre Loidreau  

AboutTheAuthor

Pierre est Enseignant-Chercheur � l'ENSTA (Ecole Nationale Sup�rieure de Techniques Avanc�es). Son domaine de recherche concerne les "cryptosyst�mes" fond�s sur la th�orie des codes correcteurs d'erreurs. Il pratique Linux tous les jours... et le tennis fr�quemment.

Abstract:

Cet article a �t� publi� dans un num�ro sp�cial sur la s�curit� de Linux Magazine France. L'�diteur, les auteurs, les traducteurs ont aimablement accept� que tous les articles de ce num�ro hors-s�rie soient publi�s dans LinuxFocus. En cons�quence, LinuxFocus vous "offrira" ces articles au fur et � mesure de leur traduction en Anglais. Merci � toutes les personnes qui se sont investies dans ce travail. Ce r�sum� sera reproduit pour chaque article ayant la m�me origine.

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Pourquoi la cryptographie - 2500 ans d'histoire av�r�e.

L'origine de la cryptographie remonte sans doute aux origines de l'homme, d�s que ceux-ci apprirent � communiquer. Alors, ils durent trouver des moyens d'assurer la confidentialit� d'une partie de leurs communications. Dans l'�gypte ancienne, l'�criture joua parfois ce r�le. Cependant la premi�re attestation de l'utilisation d�lib�r�e de moyens techniques permettant de chiffrer les messages vint de la Gr�ce, vers le VI�me si�cle avant J.C, et se nomme ``scytale''. Le scytale �tait un b�ton. L'exp�diteur enroulait une bandelette autour et �crivait longitudinalement sur le b�ton. Puis il d�roulait la bandelette et l'exp�diait au destinataire. Sans la connaissance du diam�tre du b�ton qui jouait le r�le de cl�, il �tait impossible de d�chiffrer le message. Plus tard, les arm�es romaines utilis�rent pour communiquer le chiffrement de C�sar consistant en un d�calage de l'alphabet de trois lettres.

Puis, pendant pr�s de 19 si�cles, on assista au d�veloppement plus ou moins ing�nieux de techniques de chiffrement exp�rimentales dont la s�curit� reposait essentiellement dans la confiance que leur accordaient les utilisateurs. Au 19�me si�cle, Kerchoffs posa les principes de la cryptographie moderne. L'un des principaux pose que la s�curit� d'un syst�me de chiffrement ne r�sidait que dans la cl� et non dans le proc�d� de chiffrement.

D�sormais, concevoir des syst�mes cryptographiques devait r�pondre � ces crit�res. Cependant, il manquait encore � ces syst�mes une assise math�matique donnant des outils qui permette de mesurer, de quantifier leur r�sistance � d'�ventuelles attaques, et pourquoi pas de trouver le ``saint Graal'' de la cryptographie : le syst�me inconditionnellement s�r. En 1948 et 1949, deux articles de Claude Shannon, ``A mathematical theory of communication'' et surtout ``The communication theory of secrecy systems'' donn�rent des assises scientifiques � la cryptographie en balayant espoirs et pr�jug�s. Shannon prouva que le chiffrement de Vernam introduit quelques dizaines d'ann�es plus t�t -- encore appel� one-time pad -- �tait le seul syst�me inconditionnellement s�r. Cependant ce syst�me est impraticable. C'est pourquoi, de nos jours pour �valuer la s�curit� d'un syst�me on s'int�resse plut�t � la s�curit� calculatoire. On dit qu'un syst�me de chiffrement � cl� secr�te est s�r si aucune attaque connue ne fait beaucoup mieux en complexit� que la recherche exhaustive sur l'espace des cl�s.

L'AES (Advanced Encryption Standard)

Tr�s r�cemment, en octobre 2000, un nouveau standard de chiffrement � cl� secr�te fut �lu parmi 15 candidats par la NIST (National Institute of Standards and Technology) afin de remplacer le viellissant DES dont la taille des cl�s devenait trop petite. L'algorithme choisit pour devenir l'AES est le Rijndael, du nom condens� de ses concepteurs, Rijmen et Daemen.

Celui-ci est un syst�me de chiffrement dit ``par blocs'' car les messages sont chiffr�s par blocs entiers, qui ici sont de 128 bits. Il existe plusieurs versions du syst�me utilisant des cl�s de 128, 192 ou 256 bits. Pour information, le DES chiffre des blocs de 64 bits avec une cl� de 56 bits seulement. Le triple DES utilis� commun�ment jusqu'alors chiffre des blocs de 64 bits avec une cl� de 112 bits.

AES

Table 1: It�rations de l'AES

Le principe de fonctionnement de l'AES est d�crit dans la figure 1. En premier lieu, on ajoute bit � bit le message avec la cl� secr�te K0. Puis, comme pour tous les algorithmes de chiffrement par blocs, on it�re une fonction F, param�tr�e par des sous-cl�s qui sont obtenues de la cl� ma�tre par un algorithme de cadencement de cl�s.

Dans le cas d'AES, on it�re 10 fois la fonction F.